« Je suis persuadé qu’il existe des places Mellinet ailleurs en France »

« Je suis persuadé qu’il existe des places Mellinet ailleurs en France »

Confinement oblige, à raison d’une heure de promenade par jour, on commence à bien connaitre son quartier. Habitant de Nantes, la place Mellinet fait partie de mon rayon d’un km, et depuis le début du confinement, je la fréquente, avec ma fille de 3 ans, avec beaucoup d’assiduité !

Place ou rond-point?

La place Mellinet est une belle place du XIXème ceinte de tilleuls argentés, avec en son centre une statue dudit général. En vérité, cet endroit n’a de place que le nom, car en temps normal, il s’agit plutôt d’un beau rond-point tant le flux de voitures qui la contourne dissuadent les piétons de la traverser.

Les premiers jours du confinement j’ai été étonné de voir les bancs, d’habitude abandonnés, empruntés par quelques habitants du quartier. Au fur à mesure des jours, au-delà des promenades canines, de nouvelles pratiques sont apparues. Les allées ont servi de supports aux marelles, la statue, de repaire de cachette, les carrés engazonnés, d’espaces de détente et de rencontres, les massifs fleuris, de véritables observatoires de la faune et la flore en ville. Et puis dimanche, lorsque j’ai repéré le « chemin d’âne » sur lequel courrait un jogger en train de faire le tour de la place, je me suis dit qu’il se passait quelque chose. Que le confinement nous obligeait à reconsidérer nos usages sur l’espace public, et que les contraintes extrêmes dans lesquelles nous vivions aujourd’hui nous permettaient de voir ou d’imaginer une nouvelle place, une nouvelle ville.

Après le 11 mai, que restera t il de cette place retrouvée?

Fera-t-on fi de cette expérimentation grandeur nature ? Je suis persuadé que des places Mellinet, il en existe un peu partout en France.

Là où je me réjouis, c’est lorsque je lis ce matin une interview de Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole « En cette période, on voit la ville avec d’autres yeux : je perçois des choses à améliorer, parce que je la vois d’une autre façon. »

Le confinement nous donne l’opportunité de mettre en pratique ce qu’on peut appeler l’urbanisme tactique, c’est-à-dire un urbanisme qui agit à une petite échelle et sur un temps court pour voir et pratiquer l’espace public autrement.

Et un des enjeux de « l’après » sera de pérenniser ces initiatives lorsqu’elles font sens…